CONTRIBUTION A L’INVENTAIRE SYSTEMATIQUE DES OPHIDIENS DANS LA CONTREE DE KAYNA, NORD-KIVU, RD - CONGO
Par
Désiré KHASIRIKANI MBAKWIRAVYO*
et Dieudonné UPOKI AGENONGA**
Publié dans les annales de la faculté des sciences
de l'université de Kisangani no treize
Ce travail est une étude systématique et écologique dans laquelle les espèces, la fréquence et la richesse spécifique des Ophidiens dans le milieu de KAYNA au NORD KIVU ont été déterminées.
Lors de nos investigations 35 spécimens ont été collectés. Après identification, nous avons constaté qu’ils appartiennent à 8 espèces regroupées en 3 familles. Six de ces espèces sont des Colubridae et représentent 94.286 %.Il s’agit de Miodon collaris, Miodon christyi, Dasypeltis scabra, Duberria lutrix, Mehelya capensis, Philothamnus angolensis. 2.857 % des espèces identifiées dans cette région sont des Viperidae et sont représentées par Bitis arietans. Les Elapidae y sont aussi représentés par l’espèce Naja nigricollis dont la fréquence est de 2.857 %.
Mots clés : Ophidiens, Ecologique, systématique, Kayna
This work is a ecological and systematic study in which species, frequency and specific diversity of Ophidians at KAYNA area in NORTH–KIVU were determined.
During our investigations, 35 specimens have been found. After the identification, we found 8 species gathered in 3 Families of Ophidians: 6 species belong to Colubridae Family and they represent 94.286 %. Among them there are: Miodon collaris, Miodon christyi, Dasypeltis scabra, Duberria lutrix, Mehelya capensis, Philothamnus angolensis. 2.857 % are Viperidae and they are represented by Bitis arietans. The Elapidae family is represented by Naja nigricollis also make up 2.857 %.
Key words : Ophidians, Ecological, systematic, Kayna
Les Ophidiens sont des animaux qui, partout au monde intéressent peu de personnes. Ils sont méprisés et considérés comme nuisibles à cause du venin que certains d’entre eux inoculent à l’homme par leur morsure. (FISCHER et HINKEL, 1992). Curieusement, malgré leur importance écologique, ils intéressent aussi moins les scientifiques et les experts en conservation de la nature. Ces animaux constituent non seulement des bio–indicateurs de la dégradation de l’environnement mais aussi une source potentielle des protéines et un moyen de lutte biologique contre les insectes nuisibles et les rongeurs.
Les connaissances sur la systématique et l’écologie des Ophidiens en Afrique sont fragmentaires. Le cas de la République Démocratique du Congo est encore plus frappant. DE WITTE et LAURENT (1942) sont les rares zoologistes qui ont travaillé sur l’herpétologie de ce pays dont la faune ophidienne n’est pas à négliger. L’étude des Ophidiens de la République démocratique du Congo devrait aussi constituer une préoccupation pour les zoologistes de ce pays.
C’est dans le but de connaître cette faune que ce travail a été amorcé. Il portera d’abord sur la région de KAYNA au NORD- KIVU.
Nos recherches ont eu lieu spécialement à KAYNA et ses environs, à l’Ouest du lac Edouard et du Parc National des Virunga entre 000 30’et 000 48’ latitude Sud et entre 0290 et 0290 35’ longitude Est. L’altitude de ce milieu d’étude varie de 1600m et 1750 m (LAURENT, 1956). La région est encadrée par les chaînes de hautes montagnes de KAMANDI à l’Est, de KASEGHE au Nord et de BUSEKERA à l’Ouest et d’IKOVO au Sud. Cette région, en cheval sur la crête CONGO-NIL, connaît un climat équatorial influencé par les montagnes (VUNYALEVE,1998). La température y varie au cours de l’année entre 200 et 260 Celsius et les précipitations s’élèvent à 1200 mm par an. La végétation naturelle est une savane herbeuse dominée par l’espèce Imperata cylindrica (KANYERE ,1998).
Les différents spécimens d’Ophidiens qui ont constitué notre matériel d’étude ont été collectionnés aléatoirement dans les champs et la brousse. Ils ont été ensuite conservés dans une solution de formol 4 %. Pour leur identification systématique, nous avons utilisé la clé de détermination des Ophidiens de la région des grands lacs africains de DE WITTE et LAURENT (1946), le guide des Reptiles de l’Afrique de l’Est de SPAWLS et al (2002) et la nature du Rwanda de FISCHER et HINKEL(1992).
La fréquence a été calculée par la formule : F= ni.100/N où F est la fréquence, ni le nombre d’individus et N l’effectif total.
Classification des Ophidiens rencontrés
Après étude systématique, il a été constaté que les 35 spécimens de serpents formant notre échantillon appartiennent aux espèces et familles reprises dans le tableau I.
Numéro | Nom scientifique | Nom vernaculaire | Famille |
E1 | Miodon collaris | – | Colubridae |
E2 | Miodon christyi | – | Colubridae |
E3 | Philothamnus angolensis | Kianze | Colubridae |
E4 | Dasypeltis scabra | Kiryamayi | Colubridae |
E5 | Mehelya capensis | – | Colubridae |
E6 | Duberria lutrix | Vuduwe | Colubridae |
E7 | Bitis arietans | Mboma | Viperidae |
E8 | Naja nigricollis | – | Elapidae |
Fréquence des espèces
La fréquence et le nombre d’individus de différentes espèces inventoriées sont rassemblés dans le tableau 2.
Numéro | Nom scientifique | Nombre ni | Fréquence en% |
E1 | Miodon collaris | 6 | 17.143 |
E2 | Miodon christyi | 1 | 2.857 |
E3 | Philothamnus angolensis | 3 | 8.571 |
E4 | Dasypeltis scabra | 1 | 2.857 |
E5 | Mehelya capensis | 4 | 11.429 |
E6 | Duberria lutrix | 18 | 51.429 |
E7 | Bitis arietans | 1 | 2.857 |
E8 | Naja nigricollis | 1 | 2.857 |
Total | – | 35 | 100 |
Il ressort du tableau 2 que Duberria lutrix est l’espèce la plus fréquente (51,429%), viennent ensuite Miodon collaris (17,143%), Mehelya capensis (11,429%) et Philothamnus angolensis (8,571%). Les autres présentent la même fréquence soit 2,857%.